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Ma première nouvelle...
Voilà ma première nouvelle... Je l'ai écrite pour un concours de nouvelles sur le web, le concours des Etonnants Voyageurs 2007. Etant donné que j'étais très pressée par le temps (je l'ai écrite en 2h30 je crois, j'ai honte lol), pas très inspirée et que c'était ma première nouvelle, je sais bien qu'elle n'est pas top et qu'il y a plein de trucs à améliorer... Mais bon, c'est un début lol ! :D
N'hésitez pas à me faire part de tous vos commentaires que je puisse m'améliorer ^^
L'incipit était fourni par le sujet... Incipit = début du texte lol
Elle n’a rien gardé de sa vie d’avant. Rien sauf la chute.
Le frein ne répond plus. Elle pense : le câble est cassé. C’est bête. Le vélo prend de la vitesse.
Elle lance les deux jambes devant elle, pour se protéger peut-être. Le choc arrive sans qu’elle le voie venir. Le ciel tournoie au-dessus d’elle. C’est fini.
Quand elle se réveille, elle est dans le lit blanc. Elle bouge les jambes, les bras. Elle est intacte. Mais elle ne se souvient plus. Un homme entre dans sa chambre. Il s’appelle Jonas.
C’est Jonas qui la met debout. Jonas qui lui tend ses couverts et les guide vers l’assiette. Jonas qui fait couler l’eau de la douche et lui indique les serviettes de toilette en coton. Avec lui, elle retrouve les gestes. Les mots. Mais pas les images. Jonas prétend qu’elle est née le jour où elle s’est réveillée. Il lui donne un nom. Elle s’appelle Véra. Jonas l’emmène avec lui dans la ville.
Tous les jours, elle s’assied dans sa voiture.
- Regarde autour de toi, lui dit Jonas en démarrant. Essaie de te rappeler.
Elle regarde, tout l’étonne, elle ne se souvient de rien. Jonas, la conduit depuis un mois. En vain. Et puis elle le voit. Le garçon qui promène un chien. Sans qu’elle s’y attende, les larmes lui viennent aux yeux.
Quelques secondes passent sans que Jonas ne remarque quoi que ce soit. Arrêté à un feu rouge quelques mètres plus loin, il tourne la tête vers Véra. Assise à côté de lui, elle regarde fixement quelque chose. Ses larmes continuent de couler. Jonas prend peur.
- Véra… Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
Il s’inquiète.
Elle ne lui répond pas. Elle ne le regarde même pas. Il la dévisage quelques instants. Coups de klaxon.
- Merde ! peste-t-il en redémarrant la voiture.
Il se gare rapidement puis jette un œil du côté de Véra. Elle a maintenant le regard perdu dans le vide, étrangement mélancolique. D’un revers de main elle sèche ses larmes.
- Véra… commence d’une voix douce le conducteur.
Ça y est. Elle semble l’avoir entendu. Elle tourne vers lui son air triste. Quelques secondes de silence que Jonas prend bien garde de ne pas briser.
- Je… Je ne sais pas… qui c’est !
Elle est agitée. Les mots sortent difficilement. Elle fouille sa mémoire. Elle cherche, elle cherche. Un indice, un détail. Quelque chose pour la mettre sur la voie… Ce petit garçon avec son chien… Elle est sûre de l’avoir déjà vu ! Quelque part… Un jour… avant de devenir amnésique…
Mais qui est-il ? Elle ne le sait pas. Sa mémoire continue de lui jouer des tours, de lui refuser l’accès… Elle a beau se concentrer intensément, elle n’y arrive pas. Jonas l’a comprit, il la regarde. Mais il ne dit rien.
Un voisin ? Un ami ? Une simple connaissance ? Quelqu’un croisé un jour dans la rue ? Elle ne sait le dire…
Elle jette un œil dans le rétroviseur de la voiture. Il n’y est plus, il a disparu. Elle se dresse sur son siège, regarde partout, affolée, essaie de le retrouver. Là-bas ! Il est arrêté à une centaine de mètres d’elle, devant un magasin de bonbons qu’il semble dévorer des yeux. Son chien tire sur la laisse. De plus en plus fort. Il semble avoir envie de courir.
Courir.
Véra sent quelques fourmillements dans ses jambes. Elle aussi a envie de courir.
Courir pour rejoindre ce garçon. Courir pour, peut-être, retrouver la mémoire. Elle hésite encore un instant puis se décide. Elle ouvre brutalement la portière et jaillit hors du véhicule. Interloqué, Jonas reste immobile quelques instants.
Véra trottine en direction du jeune garçon. Ça fait longtemps qu’elle n’a pas couru et ses muscles ont perdu de leur adresse. Mais ses réflexes reviennent vite grâce à l’entraînement dirigé par un Jonas intransigeant.
Son regard est fixe. Elle traverse une rue à forte circulation en courant, sans prêter attention aux voitures qui roulent vite. L’une d’entre elles la frôle. Elle ne ralentit même pas. Le conducteur jure avant de repartir. Elle n’a rien entendu. Rien remarqué. Son regard est toujours aussi immobile, pointé sur le même objectif.
Jonas a enfin compris. Il descend de la voiture à son tour et court derrière la jeune fille.
- C’est qu’elle coure vite en plus ! grimace-t-il, déjà essoufflé.
Il peine derrière la jeune fille. Ce n’est plus de son âge tout ça. Ses quelques kilos superflus le ralentissent. Il regrette son agilité d’antan. Véra, elle, semble avoir des ailes.
En effet, progressivement la jeune fille sent son geste s’assurer et elle parvient sans grande peine à accélérer et à le semer. Elle a presque rattrapé le gamin.
Où est-il d’ailleurs ? Jonas le cherche du regard. Il le découvre à son tour scotché à la vitrine du magasin de bonbons. Ah non. Il vient de partir. Avec son chien. Tous les deux. Ils s’éloignent, se mêlent dans la foule. Jonas reporte son attention sur Véra, qui court toujours devant lui. Les yeux toujours aussi déterminés.
Une vieille dame pressée la bouscule. Son sac de provisions tombe par terre. Véra s’arrête brusquement, désolée. L’aide à ramasser ses quelques affaires. Bredouille quelques mots d’excuses. Jonas la rejoint.
La vieille dame s’en va finalement, l’air hautain, maugréant. Jonas lui jette un regard agacé. Il se tourne vers Véra. Elle fouille avidement la foule du regard. L’incident lui a fait perdre la trace du garçonnet.
Jonas ne bouge pas. Il la regarde. Attend. Sait qu’il ne peut rien faire de toute façon. Jette un coup d’œil à la foule au cas où il le verrait. En vain.
Véra semble avoir compris qu’elle a perdu la trace de la personne qui aurait peut-être pu l’aider à retrouver son passé. Elle soupire, les yeux dans le vague.
« Tout est perdu » songe-t-elle. « Jamais je ne me souviendrais de ce qu’il s’est passé. Jamais je ne saurais plus mon histoire… »
Des larmes recommencent à lui couler sur les joues. Elle se laisse guider par la main douce de Jonas qui la reconduit à la voiture.
Une fois dans à l’intérieur, Jonas ne démarre pas tout de suite. Il réfléchit. Véra ne remarque rien. Elle a l’air abattu. Ne pense à rien.
Enfin il se lance. Depuis le temps qu’il y pense. Véra est prête, il le sent.
- Véra… tâtonne-t-il d’une voix timide. J’ai pensé à quelque chose l’autre jour… A propos de ta mémoire, ajoute-t-il.
Elle lui jette un regard humide.
- Et si je t’emmenais là où on t’a trouvé ? Là où tu as eu l’accident ? Peut-être que… que….
Il n’ose terminer sa phrase. Il a peur de lui donner l’illusion qu’elle recouvrera à coup sûr sa mémoire. Il se tait.
- C’est loin ?
Elle a compris.
- Non.
- On y va.
Il lui jette un regard en coin tout en mettant le contact. Elle a l’air déterminé.
- D’accord…
La voiture démarre. Les rues défilent sous le regard légèrement embué de Véra. La ville se vide petit à petit, la foule se fait moins dense. Les lampadaires s’allument autour d’eux. Des lumières apparaissent derrière les fenêtres tandis que les rideaux se ferment paresseusement. Il fait encore clair cependant. Le soleil est bas dans le ciel. Il n’y a pas un seul nuage. Il brille à l’horizon.
« Quel temps magnifique… » se met à penser Jonas. « Ce serait tellement parfait si Véra pouvait retrouver sa mémoire ce soir. Dans les films c’est comme ça que ça se passerait. Les bonnes nouvelles se manifestent toujours sous un beau soleil couchant… Et Véra mérite d’être l’héroïne de ce film. »
L’intéressée se concentre. Elle lutte toujours pour tout se remémorer. Elle regarde attentivement chaque maison, chaque arbre, chaque détail. Peut-être l’un d’entre eux lui sera-t-il familier ? Elle ne sait pas. Elle espère. Ou pas.
D’un côté elle se demande ce qu’elle ferait une fois qu’elle saura. Elle doute qu’elle ait une famille très aimante. Sinon pourquoi serait-elle là depuis si longtemps ?
Et puis, elle s’est habituée à Jonas. Un peu ronchon et intransigeant sur certaines choses, il ne possède pas moins un cœur d’or. Il a énormément fait pour elle et elle en est consciente.
Elle ne reconnaît rien.
- Rentrons.
Elle l’annonce d’une voix posée, parfaitement maîtrisée
Jonas la regarde, interloqué.
- Quoi ? Tu ne veux pas …
- Non. Inutile de fouiller, ça viendra tout seul. Un jour. Si c’est nécessaire. J’ai vécu plusieurs mois sans, tout en me faisant du mal pour rien. Peut-être ais-je vécu les meilleurs moments de ma vie ? Qu’en sais-je… Éberlué, il ne sait que dire. D’un côté il sait qu’elle a raison. Lui aussi, il lui est venu à l’esprit que si elle avait une vraie famille alors elle serait venue la chercher. Mais d’un autre côté… Pourquoi ne pas provoquer la chance ? Pourquoi ne pas tenter de savoir, coûte que coûte ?
Il se tait. Ne sait que lui répondre. Regarde le ciel embrasé s’éteindre doucement. Ce soir, la magie n’aura pas eu lieu. Une autre fois peut-être. Un jour. Sous un autre coucher de soleil.
Véra semble parfaitement calme. Elle sourit. Un sourire timide certes. Mais un sourire quand même.
« Finalement… la magie a peut-être bel et bien opéré ce soir… »
Véra somnole paisiblement pendant que Jonas la ramène d’où ils viennent. Le soleil s’est couché, il fait noir.
Elle n’a rien gardé de sa vie d’avant. Rien sauf la chute.
Le frein ne répond plus. Elle pense : le câble est cassé. C’est bête. Le vélo prend de la vitesse.
Elle lance les deux jambes devant elle, pour se protéger peut-être. Le choc arrive sans qu’elle le voie venir. Le ciel tournoie au-dessus d’elle. C’est fini.Justement non. Que ce n’est que le début. Elle sait bien qu’elle a toute la vie devant elle, et que celle-ci est brève. Trop brève même. Alors pourquoi la passer à fouiller un passé hermétique si peu disposé à l’aider ?
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